Le musée de Malmö Konsthall, en Suède est au cœur de la polémique dans le monde de l’art avec une exposition qui pose la question du respect de la dignité humaine en plaçant deux mendiants Roms au centre de son exposition, telles des œuvres d’art. Une décision qui soulève le débat lorsque l’on sait de plus qu’avant que le visiteur se retrouve face à eux, exposés comme de vulgaires bêtes de foire, il lui est donné à lire via une tripotée d’écrans l’inscription suivante : « Aujourd’hui vous n’êtes pas obligés de donner». Explications…
Quand l’art instrumentalise l’humain
Pour Luca Lacatus , jeune charpentier de 28 ans et Marcella Cheresi, sa fiancée, l’aventure commence sur un trottoir de la ville où ils se voient proposer un job étonnant : œuvre d’art dans un musée d’art contemporain. Face à de telles dérives, on est en droit de se poser la question de savoir où s’arrête la liberté de l’artiste en matière de bienséance mais aussi et surtout de droit de l’homme ?
Quelques jours après, les voici installés chacun à un coin d’une pièce à la lumière tamisée diffusant musique douce et coupures de presse relatant difficultés économiques et problèmes sociaux. L’artiste frappe fort en montrant du concret plutôt qu’en suggérant, et ca ne plait pas aux défenseurs des droits de l’homme, on comprendra pourquoi !
Exploiter la misère humaine à la solde de l’art
Véritable provocation pour confronter l’être humain à la misère dans ce qu’elle a de plus triste, le désespoir de l’homme ,ou volonté de choquer les esprits avec des rencontres qu’ils ne prendraient pas le temps de développer dans la rue, force est, quoi qu’il en soit ,de constater que cette exposition fait grand bruit chez nos voisins Scandinaves. En initiant une réaction face aux mendiants de la part du visiteur l’artiste les amène à se questionner sur leur comportement habituel et par là même à se remettre en question et à prendre le chemin de la morale en tendant la main vers l’autre.
Véritable plaidoyer pour un monde plus humaniste, cette exposition est l’occasion de mettre la lumière sur une population Européenne bien trop souvent discriminée et stigmatisée. Une réussite, compte tenu du grand bruit qu’aura fait cette affaire en Suède.
Crédit photo : Francetv info