Ayant comme sujets de prédilection les thématiques Moyenâgeuses, la bible mais également et surtout la poésie et la littérature anglaise, notamment shakespearienne, le courant Préraphaélite nous donne à voir des représentations foncièrement moralisatrices propres à l’époque Victorienne et néo romantiques qui nous rappellent la grâce des figures des maitres Italiens du XV° siècle avant l’apogée du grand Raphael.
Un art anti conformiste
Aspirant à parler à toutes les facultés de l’homme en créant l’étonnement avec des sujets en appelant au réalisme et à la morale, ces peintres à contre courant d’une Angleterre gangrénée par la bienséance et le conformisme ont fait le choix d’illustrer par le trait et la couleur ,les vers d’un Thomas Woolner ou encore la prose du grand Shakespeare, dont l’Ophélia de Millais directement inspirées de Hamlet est encore aujourd’hui l’une des plus belles représentations de l’histoire de la peinture d’outre manche.
Une Ophélie entourée par ses premiers amours, les fleurs, le thème floral étant omniprésent dans le personnage littéraire décrit par Shakespeare.
Une réunion extraordinaire de la magie de l’esthétisme Préraphaélite et de la dramaturgie Anglaise. Une ode picturale pour la peinture qui permet aux amateurs d’art de parcourir l’histoire littéraire de l’époque en un coup d’œil.
L’essence d’une créativité
Une osmose entre une représentation littéraire et picturale qui abolit les frontières pour faire de l’art une littérature et de la littérature un art.
Avec sa Beata Beatrix, Rossetti, illustre avec brio le poème de Dante, La vita Nouva en faisait fi du tragique et de la violence de la mort du personnage pour le sublimer et participer au mysticisme de son caractère. Un moment de spiritualité intense où, une fois encore la poésie se place au service d’un art lui redonnant toutes ses lettres de noblesse offrant à la littérature un espace d’expression supplémentaire emprunt de spiritualité et de mysticisme.
De la prose à la peinture, il n’y a qu’un pas, tous les arts conduisant à un même chemin : celui de l’évasion et de l’imaginaire.