Au nom de l’art, certains artistes ou créatifs entendent bien hisser haut les couleurs de leurs aspirations, voire même des pratiques incongrues destinées à nous faire parcourir et découvrir le mystère de la vie. Avec l’exposition Body World, le docteur Allemand Gunther von Hagens, inventeur du principe de la plastination nous invite à observer le corps humain dans sa vérité ; vérité qui n’est pas sans déranger compte tenu de la mise en lumière de cadavres plastinés ayant, en toute vraisemblance, donnés leur corps à la médecine. Tour d’horizon…
Le corps dans tous ses états
Exposition ayant fait le tour du monde, Body world a fait s’élever les foules en présentant au public, dans plus de 90 villes, des cadavres mis en scène et conservés selon la technique de la plastination.
Pratiquée depuis la nuit des temps, cette dernière consiste à vider le corps de ses liquides organiques et à y injecter des conservateurs afin de conserver les organes en l’état en stoppant leur dégradation. Pas d’odeurs, et une coloration préservée pour des spécimens anatomiques d’exception traditionnellement destinés à l’étude de la médecine. Mis en scène dans des situations du quotidien, ces corps exposés sont de véritables chefs d’œuvres pour la science mais créent la polémique notamment concernant leur provenance.
Une exposition d’anatomie
Exposer des corps morts dans un état de conservation optimale pose la question de l’éthique. Toutefois les organisateurs de cette exposition itinérante nous informent que tous les exposants ont clairement stipulés avant leur mort offrir leur corps en vue d’une plastination.
A travers le monde ca ne serait pas moins de 15 000 personnes dont 80 en Belgique qui auraient fait ce choix. Mais plus que la polémique tournant autour de la pertinence et de la justification d’une telle exposition, c’est bien son intérêt pour la santé et les preuves irréfutables qu’un mode de vie inadapté procure à notre organisme qui confortent les organisateurs dans le choix de poursuivre cette aventure.
L’unique exposition au monde sur l’anatomie reposant sur un programme de don de corps n’a certainement pas fini de faire parler d’elle. En attendant, elle nous permet de prendre conscience de certaines évidences, au nom de la science mais aussi de l’art.